Alors que nous célébrons les innombrables avantages des technologies numériques dans notre vie quotidienne, nous avons tendance à négliger leur revers écologique. Pourtant, l’impact environnemental de notre dépendance croissante aux outils et services numériques est massif et en constante augmentation.

À première vue, le numérique peut sembler une solution écologique avec sa dématérialisation des supports physiques. Mais c’est sans compter l’énergie colossale requise pour alimenter les milliards d’appareils connectés, les data centers géants et les réseaux de télécommunications à l’échelle planétaire. On estime que le secteur du numérique représente déjà près de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, un chiffre équivalent à celui de l’industrie aérienne civile.

Au-delà de son empreinte carbone, la pollution numérique engendre d’autres dommages écologiques préoccupants. La production de nos smartphones, ordinateurs et serveurs consomme d’énormes quantités de ressources naturelles non renouvelables et génère des tonnes de déchets toxiques. De plus, l’obsolescence programmée et le renouvellement frénétique de nos équipements accroissent de façon exponentielle les montagnes de déchets électroniques difficilement recyclables.

Certains géants du web comme Google, Facebook ou Amazon, avec leurs fermes de serveurs et leurs besoins faramineux en puissance de calcul, ont une empreinte environnementale comparable à celle de pays entiers. La vidéo en ligne à elle seule représente 60% du trafic internet mondial et consomme autant d’énergie que l’ensemble du secteur aérien.

Si rien n’est fait pour réduire drastiquement l’impact du numérique, celui-ci pourrait représenter 20% des émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici 2040. Des efforts urgents de tous les acteurs – industriels, gouvernements et citoyens – sont nécessaires pour transformer en profondeur nos pratiques et nos modèles vers un numérique véritablement durable.

Mérimé Wilson